Pommes de terre : produits chimiques et interdiction du CIPC

POMMES DE TERRE PRODUITS CHIMIQUES

La conservation de la pomme de terre est un moment crucial dans le déroulement de maintien de sa qualité. Pour cela, la phase de germination des pommes de terre nécessite une excellente maîtrise. Et ce, afin d’éviter des pertes de poids de stockage ou encore un sucrage néfaste à l’utilisation des pommes de terre en friture. L’arrêté du 3 mars 1997 relatif au commerce de la pomme de terre de conservation et de la pomme de terre primeur interdit par ailleurs la vente de tubercules germés. Afin d’inhiber la germination des pommes de terre, quels choix s’offrent à vous ?

Après la période de stockage, qui peut durer jusqu’à neuf mois selon la variété de la pomme de terre, les producteurs font inéluctablement face à la germination des tubercules. Un stockage à température basse et sans trop d’humidité permet de limiter la germination.

Cependant, l’utilisation d’inhibiteurs de germination demeure la solution la plus couramment utilisée pour contrôler la germination.

 

Production de pommes de terre : l’interdiction du CIPC

 

La Commission européenne a décidé d’interdire l’utilisation du chlorprophame (CIPC) utilisé pour contrôler la germination des pommes de terre. Cette décision, parue au Journal officiel de l’Union européenne le 18 juin 2019, s’applique à l’ensemble des États membres. L’interdiction de ce produit chimique fait ainsi suite aux conclusions de l’EFSA (agence européenne de sécurité sanitaire). Elle porte sur les risques sanitaires pour le consommateur vis-à-vis de cette molécule.

Utilisé en France depuis 40 ans pour le stockage des pommes de terre, le CIPC voit donc son autorisation de mise sur le marché stoppée au 8 janvier 2020. Son utilisation par les producteurs est quant à elle autorisée jusqu’au 8 octobre 2020. Ces dates butoirs sont fixées par la Commission européenne. Chaque état membre fixe ses propres mesures de retrait du marché.

L’Anses a ainsi proposé différentes dates pour la France :

  • Le 8 janvier 2020 : Retrait des AMM des spécialités commerciales,
  • Le 8 avril 2020 : Fin du délai de grâce de 3 mois pour la vente et la distribution des produits formulés contenant du CIPC,
  • Enfin, le 8 août 2020 : Fin du délai de grâce de 7 mois pour l’utilisation et le stockage des produits.

Un délai de grâce a donc été accordé pour terminer la campagne 2019/2020.

 

Les alternatives au CIPC pour les producteurs de pommes de terre

 

Quatre alternatives au CIPC sont d’ores et déjà homologuées en France pour la production de pommes de terre. Il y a l’hydrazide maléique, l’huile de menthe, l’éthylène et le 1,4 Diméthylnaphtalène.

Ces solutions sont combinables entre elles afin de parvenir au meilleur résultat. Et ce, selon les variétés de pommes de terre, leur stockage, les conditions de conservation…

  • L’hydrazide maléique bénéficie d’une ré-homologation jusqu’en 2032. Il existe soit sous forme solide soit sous forme liquide. L’hydrazide maléique doit être appliqué avant que les tubercules ne soient trop développés et au minimum 2 à 3 semaines avant la date de défanage. La molécule sera alors en quantité suffisante dans la pomme de terre et bloquera pendant 2 à 3 mois la germination selon la variété et la température de conservation.

 

  • L’huile essentielle de menthe et l’éthylène sont deux molécules d’origine naturelle inscrite sur la liste des produits utilisables en agriculture biologique. Non soumis à la Limite Maximale de Résidus (LMR), ils ne laissent aucun résidu sur les pommes de terre.

 

  • Le 1,4 Dimethylnaphtalène (1,4 DMN) est autorisé comme inhibiteur de germination depuis septembre 2017 en France. Il agit comme un retardateur de démarrage de la germination. Son application doit donc avoir lieu relativement tôt après la rentrée des pommes de terre afin de garantir une efficacité maximale.

 

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